Bilan arrêté kit éthanol

 

En décembre 2017, le Directeur de l'énergie et du climat, sous couvert du ministère de l'écologie, mettait en place un arrêté visant à homologuer les boîtiers pour rouler à l'E85.

 

    

Le texte prévoyait un bilan au bout de 18 mois, mais bizarrement, il ne semble pas avoir été réalisé ou tout du moins communiqué par la DGEC (Direction Générale de l'Energie et du Climat). Toutefois, un groupe du Sénat vient de donner quelques chiffres et notamment le nombre de cartes grises modifiées en flexfuel, à savoir seulement 6000 en deux ans sur environ 50000 véhicules équipés pendant la même période.

 

A ce jour, nous pouvons faire le constat suivant :

  • Seuls 4 fabricants ont fait la démarche (uniquement français car l'arrêté interdit indirectement les autres)
  • Sur ces 4 fabricants, seuls Biomotors et Flexfuel Company (qui, selon leurs dires dans la presse, ont directement participé à la rédaction de l'arrêté) ont obtenus 5 ou 6 homologations sur les 8 tranches fiscales possibles ; les deux autres n'en ayant validé qu'une seule et ne semblant pas vouloir en faire d'autres (voir ici).
  • Au passage, il est amusant de constater que ce n'est pas l'UTAC (ou un site du gouvernement) mais un site appartenant au SNPAA (Syndicat National des Producteurs d'Alcool Agricole) qui tient officiellement à jour l'évolution des homologations.
  • En théorie, vous n'avez donc véritablement le choix qu'entre ces deux intervenants à des tarifs élevés et sans véritable concurrence.
  • Beaucoup de véhicules se retrouvent exclus : avant 2001, plus de 14 cv ou dotés d'un FAP et créée donc une inégalité contraire aux principes de la constitution française.
  • Par ailleurs, la procédure de validation par l'UTAC n'a techniquement aucune valeur puisque la procédure d'agrément prototype retenue, par classe fiscale, n'est pas applicable à une modification du type de carburant dans le cadre de la norme Euro. Ainsi, une fois le carte grise modifiée, votre véhicule n'est plus conforme à la norme européenne.
  • Enfin, la formation (payante) et le contrôle des installateurs étant sous la seule responsabilité des fabricants de boîtiers, la qualité de la prestation est extrêmement variable, d'un intervenant à un autre.

En conclusion, en dehors de l'éventuelle gratuité de la carte grise dans beaucoup de départements, cette homologation n'offre que peu d'intérêt et surtout aucune réelle garantie de bon fonctionnement pour l'automobiliste.

 

Heureusement, au vue de la forte augmentation de la consommation d'E85 et du peu de cartes grises modifiées, il semblerait que les français ne soient pas dupes et s'orientent vers des solutions, souvent au moins de meilleure qualité, proposées à des prix bien plus raisonnables.